20-02-2017 : Les 1001 fonctions de la 5G
Paru dans Le Figaro loe 17/02/2017
Cette technologie offrira une connexion mille fois plus rapide que la 4G, indispensable par exemple pour réaliser des opérations chirurgicales à distance ou pour assurer une maintenance industrielle.
La 5G n'est pas une simple extension de la 4G. Elle promet d'être une véritable révolution. Cette nouvelle technologie pourra offrir une connexion mille fois plus rapide que la 4G (20 gigabits par seconde) à mille fois plus d'objets connectés, avec des temps de latence de l'ordre de la milliseconde. Enfin, elle devrait être très fiable.
La production manufacturière va s'appuyer de plus en plus sur des objets connectés, qu'il s'agisse de robots pour la fabrication ou de drones pour des livraisons
Cette démultiplication des possibilités est indispensable pour répondre aux nouveaux besoins. «L'utilisation des réseaux mobiles connaît une croissance exponentielle», explique Jean-Laurent Poitou, directeur médias et technologie chez Accenture. La consommation de vidéo sur mobile est telle, qu'elle risque de saturer à elle seule les réseaux dans les prochaines années si rien n'est fait.
À cela s'ajoute le développement de la réalité virtuelle qui implique des transmissions d'images en ultrahaute définition et à 360°. Par exemple, pour réaliser des opérations chirurgicales à distance ou pour assurer une maintenance industrielle, il faudra de la 5G. Des temps de latence très courts sont aussi indispensables. Pas question d'attendre une seconde la transmission d'un signal lors d'une opération à cœur ouvert. Tous ces usages vont être portés par le développement des intelligences artificielles qui vont favoriser les interactions entre les hommes et les objets et entre les objets eux-mêmes. Le tout, à partir de connexions en 5G.
Le développement de la voiture autonome va lui aussi de pair avec celui de la 5G. Les enjeux portent sur la fiabilité du signal - les coupures de réseau ne sont plus tolérables et les temps de réaction sont très courts: en cas d'urgence, tout se joue à la milliseconde près. Les véhicules communiqueront entre eux et avec les infrastructures routières. La production manufacturière va, elle aussi, s'appuyer de plus en plus sur des objets connectés, qu'il s'agisse de robots pour la fabrication, de drones pour des livraisons ou de capteurs pour contrôler tous les processus en permanence.
«Les réseaux 5G devront s'adapter et se reconfigurer, en fonction de l'usage ciblé. Un réseau 5G, c'est en fait plusieurs sous-réseaux spécialisés qui vont devoir cohabiter»
Sylvain Loizeau, responsable de l'unité spectre, technologies et innovation à l'Arcep
Mais tous les objets connectés n'ont pas les mêmes besoins. Un capteur dans un champ de blé destiné à déterminer les besoins en arrosage n'a pas le même niveau d'exigence qu'un autre logé dans une voiture connectée. Pour le premier, il suffit d'une connexion par jour pour remplir sa tâche. Pour le second, il faut une connexion permanente. L'un aura une dure de vie d'une dizaine d'années, l'autre de quelques années seulement.
«Les réseaux 5G devront s'adapter et se reconfigurer, en fonction de l'usage ciblé. Un réseau 5G, c'est en fait plusieurs sous-réseaux spécialisés qui vont devoir cohabiter. C'est le principe du “network slicing”», explique Sylvain Loizeau, responsable de l'unité spectre, technologies et innovation à l'Arcep. Ce qui signifie qu'il va falloir impérativement gérer les priorités sur les réseaux. Les informations envoyées aux transports autonomes pourraient être prioritaires sur le téléchargement de films, par exemple.
La prolifération des objets connectés est l'un des autres défis technologiques posés à la 5G. Les réseaux actuels ont été conçus pour connecter des personnes, via leur téléphone. Demain, tout sera connecté: voiture, montre, réfrigérateur, distribution d'électricité, chauffage, appareils de santé… Soit des dizaines, voire des centaines de milliards d'objets qui communiqueront tous azimuts.
Date de dernière mise à jour : 04/08/2021